mardi 21 mars 2023

43 Chauffeur de Toyote

                              Le chauffeur de Toyote

     Je rencontrais Didier à Satipo, au Pérou, vers la fin des années quatre-vingt-dix, dans une mission sismique Héliportable comme tant d’autres. Pas grand-chose à dire sur cette mission, à part peut-être que le camp de base, au lieu d’être en pleine forêt, comme cela se faisait souvent, se trouvait cette fois situé à proximité de la petite ville de Satipo. Là encore, pas grand-chose à dire, une petite ville comme tant d’autres perdue aux abords de la grande forêt, mais qui était somme toute bien agréable, puisqu’elle nous offrait la possibilité de sortir un peu le soir dans quelques deux ou trois bars et d’oublier que nous étions perdus au bout du monde.
     Didier était un grand gaillard aux allures militaire, les cheveux coupés en brosse, des yeux vifs toujours en mouvement, dans un visage un peu carré qui lui donné une allure de ‘’dur à cuir’’ et de ‘’baroudeur’’.
     Il avait commencé sa carrière comme tant d’autres dans l’armée de l’air, il n’était pas franchement le type, je dirais même qu’il était plutôt antimilitariste, mais l’armée de l’air était bien sur le seul endroit où il pouvait apprendre à piloter un hélicoptère, il s’était engagé de bonne heure et bon an mal an il avait ‘’tiré’’ ses quinze ans. Ses quinze ans terminés, son brevet de pilote et de nombreuses heures de vol à son actif, il avait quitté les forces armées et avait trouvé un emploi pour une petite compagnie qui louait ses hélicos dans le monde entier. Et c’est donc ainsi que nos chemins s’était croisé a Satipo, lui pilote d’hélico et moi en charge de nombreuses équipes de forage sismique perdues en forêt Amazonienne.
     Certaine de nos équipes était à proximité de routes ou de chemins, plus ou moins carrossables, et pouvaient être atteinte par véhicule 4x4 Toyota, d’autres étaient à proximité de cours d’eau et étaient accessibles par pirogues ou barcasses, d’autres enfin étaient en pleine forêt et ne pouvaient être contacté que par radio ou bien sûr par hélicoptère, qui assurait le ravitaillement en vivres et matériel.
     La partie la plus importante de mon boulot était d’organiser le travail de ces équipes, de m’assurer qu’elles ne manquent de rien, de me tenir au courant des moindres problèmes afin de les résoudre le plus rapidement possible. Je passais la plus grande partie de mon temps à aller de l’une à l’autre, soit à bord de pirogues, soit à bord de Toyota tout terrain, soit aussi à pied ou bien sûr souvent en hélico.
     J’aimais beaucoup voler avec Didier, je crois qu’il était un des meilleurs pilotes que je n’ai jamais rencontré. Il pilotait avec calme, sans a coup, comme si la chose était la plus facile du monde, comme si l’hélicoptère était l’extension de son corps. Il se posait n’ importe où, contournait les nuages et le mauvais temps, jouait avec les collines et les arbres, ne se laissait jamais surprendre, en outre il était super simpha et toujours de bonne humeur, avec lui je me sentais tranquille et en sécurité.
     Malgré toutes ses capacités, Didier avait un défaut, il avait une telle passion pour son métier, pour son travail, pour son hélico qu’il ne pouvait s’empêcher d’en parler et qu’il en devenait casse-pieds et que souvent l’un ou l’autre d’entre nous devait lui rappelait que dans la vie il y a d’autres sujets de conversation.
     Ce soir-là, nous étions tous réunis autour d’un barbecue et de deux ou trois caisses de bières, l’ambiance était bonne, tout le monde parlait haut et fort et bien sûr Didier nous parlait de son dernier vol. Une fois de plus, il avait fait son travail avec beaucoup de maitrise, une de nos équipes, mal placée au sommet d’une colline, était à court de vivres et malgré de très gros et de dangereux nuages, Didier avait réussi à les ravitailler avant qu’un énorme orage n’éclate. Il nous racontait la chose avec force détails et bien sûr, l’alcool aidant, l’ambiance étant plutôt à la moquerie, je ne pus m’empêcher de laisser tomber, sans méchanceté aucune, je le jure ...
     ‘’Okay Didier, on est tous très heureux de savoir que tu les as ravitaillés a temps nos mecs et qu’ils ont à manger pour ce soir, mais franchement, t’as pas l’impression que tu nous casses un peu les bonbons avec tes histoires, parce qu’enfin, regardons les choses calmement, c’est quoi ton boulot ici, tu transportes la bouffe, les mecs , le matériel, tu vas, tu viens, tu ravitailles, etc etc, finalement a bien y regarder,  tu n’es jamais qu’un autre chauffeur dans l’équipe … hélico, pirogue, Toyota ou est la différence … c’est vrai quoi, t’es jamais qu’un autre chauffeur de ‘’Toyote’’, alors lâche-nous la grappe’’  
     Avant même d’avoir fini ma phrase, je la regrettais. Tout autour de nous, tout le monde rigolait, il faisait sombre et beaucoup ne voyait pas le visage de Didier, mais moi je le voyais clairement et je sus instantanément que je n’aurais pas dû dire ça, mais il était trop tard. Le sourire de Didier s’était figé, son visage s’était fermé, c’était comme si d’un coup on venait de lui balancer un coup de poing au plexus, de lui enlever quelque chose de très important. Cela bien sûr ne dura qu’un instant, déjà son sourire était revenu, il haussait les épaules, ouvrait une autre bière, se mêlait a la conversation générale, j’aurais voulu, m’excuser, ravaler mes paroles, mais il était trop tard, je me promis de lui en parler le lendemain matin, mais bien sûr je n’en fis rien.
     L’incident fut oublié, à peine remarqué, la soirée se termina, le boulot repris, je volais toujours avec Didier et il était toujours aussi bon pilote et nous cassait toujours les pieds avec ses histoires, très vite je pus m’imaginer que je n’avais jamais dit cette phrase plutôt méchante ou alors que Didier ne s’en souvenait plus, peut-être qu’il avait déjà but trop de bière. Quelques mois plus tard, le contrat Satipo se terminait, chacun repartit de son côté, je serrais la main de Didier, je lui souhaitais bonne chance et la chose en resta là.
     Je ne revis pas Didier pendant plusieurs années, je suppose qu’il continuait de voler ici ou là dans le monde, de temps en temps je rencontrais quelques copains qui comme moi l’avaient connu a Satipo ou ailleurs et immanquablement la vieille plaisanterie revenait et nous nous moquions gentiment du chauffeur de ‘’Toyote’’.
     Début 2003, je fus transféré sur une équipe au Mexique, dans une zone plutôt pourrie, semi-désertique, rocailleuse, entrecoupée de ruisseaux à sec un jour et en crue le lendemain, avec beaucoup d’accès routiers, mais  le plus souvent dans un état lamentable, une zone a problème, une très grosse mission forage ou là encore je m’occupais des sondeuses.
     La plus grande partie du transport se faisait par la route, mais au nom de la sécurité et compte tenu de la difficulté de la zone, la compagnie avait loué un hélicoptère, et j’eus la surprise de retrouver Didier.
     Il y aurait bien sûr énormément de choses à dire sur ce genre de mission, les problèmes de personnel, de transport, de mauvais temps, de terrain, etc, mais je doute que la chose n’intéresse qui que ce soit. J’oublierais donc toutes ces histoires sans intérêt pour vous parler tout de suite de ce jour de février, qui fut pour moi très chaud, si l’on peut dire.
     J’avais quitté le camp de bonne heure, à bord d’un véhicule 4x4, afin d’aller repérer le terrain dans une zone particulièrement difficile, puisque sur la ligne ou devait travailler mes sondeuses s’élevait une sorte de mini colline de rochers et de caillasses, qu’il fallait traverser. Nous avions fait le tour de cet amas de rocaille sans vraiment trouver de passage idéal, je décidais de le traverser à pied, afin de bien voir ou en était la situation. Je demandais au chauffeur de me déposer d’un côté, de faire le tour par le chemin de terre et de m’attendre de l’autre côté. J’avais dans mon sac à dos, une bouteille d’eau et bien sur une radio portable, j’envisageais environ une heure de marche sans aucun problème et confiant je m’engageais sur cette mini colline.
     Le vent soufflait fort, amenant une fraicheur somme toute agréable sous le soleil de plomb, mais aussi une odeur de fumée, je regardais vers l’ouest et je me rendis compte que loin de la colline, la plaine était en feu et poussées par le vent, la fumée et les flammes se rapprochaient  de la mini colline sur laquelle je marchais.
     Je ne m’inquiétais nullement, le feu paraissait très loin et sans gravité, j’aurais largement le temps de terminer ma marche d’exploration avant que la chose ne devienne dangereuse pour moi. Au loin j’aperçus l’hélicoptère Lama de Didier,  apparemment le chef de mission lui avait demandé de survoler le feu afin de s’assurer que la situation était sans danger, je continuais ma visite d’exploration.
     Très vite je m’aperçus que sous la poussée du vent, le feu se déplaçait avec rapidité directement vers la colline ou je me tenais, je commencer à m’inquiétais un peu, la colline était surtout rocaille et caillasse avec somme toute très peu de végétation, pas grand-chose à bruler, le feu ne pourrait pas m’atteindre par manque de combustible, mais la fumée couvrirait probablement toute la zone très bientôt, j’allais être transformé en Jambon. J’accélérais l’allure dans l’espoir d’atteindre ma voiture avant qu’il ne soit trop tard. J’écoutais la radio et je pouvais entendre Didier informer le camp que le feu se déplaçait très vite, mais que par chance aucun de notre personnel ne se trouvait à proximité et que donc apparemment la situation était sans danger, évidemment personne ne savait exactement ou j’étais. J’aurais dû informer immédiatement Didier et le camp de base de ma position, mais persuadé que j’avais le temps de traverser la colline et d’atteindre mon véhicule je n’en fis rien.
     J’avais maintenant atteint le sommet de la colline et j’avais une vue dégagée de la plaine et du feu et j’eus la mauvaise surprise de constater que vers la zone ou m’attendait mon véhicule, l’incendie avait bougé beaucoup plus rapidement et se rapprochait de la Toyota qui m’attendait. Au loin je pouvais voir le chauffeur regarder dans la direction de la colline et ensuite en direction de l’incendie avec inquiétude, se demandant évidemment si j’aurais le temps de l’atteindre avant qu’il ne soit trop tard. Je décidais de ne pas pousser ma chance, Didier n’était pas très loin il pouvait être sur moi en quelques minutes et me récupérer avant que les flammes ne soient trop près.
     ‘’Didier … Didier … Didier  de Pascal, est-ce que tu me reçois… over’’
      '’Je te reçois cinq sur cinq, ou es-tu ? Qu’est qui se passe ? … over ‘’
     '’ Je suis sur la colline, plein Est pour toi, le feu me parait assez loin de ma position, mais semble se déplacer très rapidement, je suis à pied et assez loin de mon véhicule, je ne crois pas être vraiment en danger de griller, mais vu la vitesse et la direction du vent, si tu n’as rien de mieux à faire, je crois que ce serait une bonne idée de venir me récupérer, je suis juste au sommet de la colline, il y a une petite plateforme ou tu peux atterrir, donc si tu peux venir je t’attends, sinon je cours vers ma bagnole … over’’
     ‘’ Le chef m’a fait prendre l’air juste pour ce genre de truc, je vérifie une bricole ou deux ici et j’arrive, reste à côté de la plateforme … over ‘’
     '’ Okay … over and out’’
      Là-dessus, je contactais par radio mon chauffeur et lui demandais de retourner au camp le plus rapidement possible, l’hélico aller me récupérer, de loin je le vis sauter dans la voiture et démarrer en trombe, heureux j’en suis sûr de s’éloigner de ce coin dangereux. Je m’assis sur un rocher à proximité de la plateforme, au loin je voyais l’hélicoptère de Didier, tournant au-dessus du feu, s’assurant que personne n’était sur le chemin des flammes, disparaissant de temps en temps derrière le nuage de fumée, je le perdis de vue un instant, je me demandais ce qu’il faisait, il me semblait que le vent avait forcis et que l’incendie se rapprochait de ma colline de plus en plus vite, déjà la fumée commençait ramper à travers les rochers, je n’étais pas inquiet, je faisais totalement confiance à Didier, mais j’avais renvoyé ma bagnole au camp, je dépendais maintenant totalement de lui … qu’est- ce qu’il fichait là-bas ?
     Le feu était encore loin, mais la fumée devenait de plus en plus épaisse, bientôt il serait difficile de voir la plateforme que j’avais choisie pour atterrir, je me saisis du Talkie-Walkie …
     '’Didier … Didier… Didier  de Pascal, qu’est-ce que tu b….. mec, la fumée commence à envahir la colline, si tu ne te grouilles pas, on y verra plus rien … over’’
     '’ T’affoles pas le père, tout est clair ici, je suis en route vers ta colline, je la vois encore très bien, ce n’est pas un peu de fumée qui va m’empêcher de te repêcher, je suis là dans cinq minutes … over’’
     En effet, j’entendais maintenant le bruit du moteur et des pales frappant l’air, je ne le voyais pas très bien à cause de la fumée qui épaississait lentement, je me mis à tousser comme un tubard, il était temps qu’il arrive, la fumée commençait à s’épaissir sérieusement et à me piquer les yeux et la gorge. Grouille-toi, mec grouille toi.
     Une bourrasque de vent venue d’on ne sait où sembla s’emparer du sommet de la colline, j’étais maintenant dans un brouillard de fumée, je ne voyais plus rien, je distinguais à peine la plateforme devant moi, je n’étais même plus sur où elle était. J’étais sur que de là-haut Didier n’allait pas pouvoir la voir non plus, il n’allait pas pouvoir atterrir et me repêcher et même si je ne grillais pas sur le sommet de cette putain de colline, je me voyais passant de  longs moments très inconfortables dans la fumée et la chaleur, j’avais à peine un demi-litre d’eau. Je me maudis en silence d’avoir appelé l’hélico, j’aurais dû courir vers ma voiture, je serais surement en sécurité maintenant au lieu de suer en haut de cette colline.
     Le bruit du moteur se rapprochait toujours, au moins je savais que Didier ne m’avait pas abandonné et qu’il tentait de m’atteindre, mais vu la fumée qui m’entourait, il est probable qu’il ne devait pas voir grand-chose.
     ‘’ Didier de Pascal … je t’entends très bien, apparemment tu n’es pas loin de moi, mais avec la fumée on ne voit pas à deux mètres, laisse tomber tu vas te casser la gueule, je ne pense pas que le feu puisse arriver jusqu’ici, j’aurais l’air d’un jambon fumé quand je sortirais, mais ça ira, n’insiste pas, te foutre en l’air ne changera pas grand-chose à l’affaire …..’’
     Je ne sais pas si Didier pouvait m’entendre, il était maintenant juste au-dessus de moi, le bruit du moteur et le flip flap des pales étaient infernal, je ne sais s’il essayait de me parler, je n’entendais rien. Il ne devait pas être très haut, je sentais maintenant le vent des pales qui soulevait la poussière, rendant la visibilité encore moindre si c’était possible, je ne sais pas ce que Didier pouvait voir de là-haut, probablement pas grand-chose, mais je suis sûr qu’il continuait de descendre tout doucement, le con allait se foutre en l’air à vouloir me sortir de là, je ne parlais plus dans le talkie-Walkie, j’étais sur qu’il ne pouvait pas m’entendre, alors à quoi bon.
     Et soudain là devant, a moins de 3 mètres, je le vis … un des patins du Lama, a  moins d’un mètre du sol … je hurlais dans le talkie-walkie ‘’STOP’’ et je me précipitais en avant. Didier avait dû m’entendre, l’appareil s’était arrêté de descendre et semblait flotter dans la fumée, je me saisis du patin, je posais un pied sur la barre inférieure, je distinguais à peine l’espèce de marche pied, je savais que dans ce climat très chaud, Didier volait toujours sans les portières, pas besoin de perdre du temps à ouvrir, ma main avait maintenant cramponné le siège, je me hissais a la force du poignet, la cabine était pleine de fumée, j’aperçus, je devinais Didier perdu dans le brouillard, aussi calme qu’a la parade, je me laissais tomber sur le siège, mais mains cherchaient la ceinture. Didier, probablement sentit, plus qu’il ne vit que j’étais a bord, son regard était tourné vers l’extérieur scrutant le nuage de fumée, cherchant, je pense, à voir le sol, imperceptiblement je sentais que l’hélico s’élevait de nouveau, tout d’abord très lentement et enfin un peu plus vite, la fumée était un peu moins épaisse, j’avais trouvé et je bouclais ma ceinture, je me sentais un peu plus en sécurité ,( rien ne m’effraye autant que d’être assis dans un hélicoptère sans portière et sans ceinture ) au-dessus de moi j’aperçus le soleil, la cabine se vidait lentement de la fumée, je me mis a tousser comme un malheureux. A mes côtés Didier toussait aussi, mais l’hélicoptère continuait de monter régulièrement et sans à-coup, nous étions maintenant au-dessus de la  fumée, le feu était au pied de la colline et semblait vouloir s’arrêter par manque de combustible. La cabine était maintenant plus ou moins claire, Didier regardait dans ma direction, je lui fis signe que tout allait bien et il se concentra de nouveau sur son pilotage, je cherchais les écouteurs et le micro que je m’enfonçais sur la tête, je pouvais maintenant parler et entendre le pilote, mais pour le moment j’étais trop occupé à retrouver mon souffle pour pouvoir parler.
     L’hélicoptère bascula légèrement sur le côté, de nouveau Didier survolait le feu et en vérifiait la progression, nous étions assez hauts, plus aucune fumée, la cabine était vide, mais pourtant encore imprégnée de l’odeur forte. Didier se pencha vers la droite et saisie la bouteille d’eau qu’il coinçait toujours entre son siège et la paroi, il me la tendit, je la saisie et but goulument, trop vite, l’eau débordait de mes lèvres, mais je ne pensais pas pouvoir m’arrêter, j’avais la gorge sèche et brulante comme de la toile émeri, finalement je m’arrêtais et je tendis la bouteille a Didier qui a son tour but une longue rasade. Finalement je retrouvais la parole.
     ‘’ Je dois dire qu’en règle générale j’aime bien ta compagnie, mais là aujourd’hui, je dirais que je suis vraiment, vraiment, vraiment très content de te voir, il commençait à faire un peu chaud et sec là en bas, merci le père … comme je t’ai dit tout à l’heure, je ne crois pas que j’aurais grillé, mais sur que ce n’était pas trop confortable ‘’  
     Didier était toujours concentré sur son pilotage, un mince sourire sur les lèvres, on sentait que là était sa raison de vivre, que là il vivait son rêve, que c’était pour ça qu’il avait voulu être pilote d’Hélico, que c’était ça sa vie, aller repêcher un mec dans la panade, il ne me regardait toujours pas, mais sa voix sonnait agréablement dans les écouteurs.  
     ‘’ Ben ouais, c’est ça not boulot tu vois … tu m’appelles, je viens, je te récupères … je t’emmène ici ou là, je te ramène au camp … comme tu veux, quoi … mais si tu préfères un chauffeur de Toyote, moi tu sais ça ne me gêne pas … ça ne me gêne PAS… DU… TOUT’’.

Mexique     Pierra Negra     2003 

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