mardi 21 avril 2026

06 Partir

                                                      Partir

     “Partir, ne serait-ce que pour pouvoir revenir “ je ne sais plus qui a dit cela, où, quand, comment et pourquoi ? Mais cette petite phrase semble avoir été dans mon subconscient depuis toujours.                                                                                  

     Tout gosse je dévorais déjà livres et bandes dessinées parlant de voyages, de
baroudeurs, d’aventuriers, de conquérants et d’explorateurs. Henri de Monfreid, Kessel, Guy de Lariguaudie, Surcouf, Lyautey, Livingston et Stanley ont été et restent les héros de mon enfance.
     Sans cesse, je me voyais partant sur leurs traces, à la conquête de nouvelles
 terres, à la recherche de nouvelles aventures, à la découverte de trésors disparus. Et à ce jour, j’ignore encore ce qui m’importe le plus dans cette succession de voyages, est-ce le départ ou le retour ?
     Est-ce l’excitation du départ, l’imagination qui galope, le sac que l’on boucle toujours à la va-vite, l’ambiance un peu particulière d’un aéroport ou d’une gare, le rêve de futures découvertes, de nouveaux amis à rencontrer, de difficultés à affronter ? Est-ce l’idée du retour, fatigué, mais satisfait d’avoir accompli un pas de plus vers ce rêve que l’on s’est choisi et qui, inconsciemment, est devenu obsession ? Est-ce cette idée du retour, la tête pleine d’images et d’histoires à raconter et ce côté un peu gloriole de celui qui est allé un peu plus loin et qui a vu et connu ce que les autres n’ont fait qu’imaginer ?
     Et ce nouveau départ n’est-il pas une fuite, loin de ce monde qui bien qu’étant le nôtre est soudain devenu une terre étrangère, loin de ces amis, restés fidèles à eux-mêmes et qui pourtant ne sont plus les mêmes à nos yeux.
     Nouveau départ qui sera suivi d'un nouveau retour, ronde infernale que l’on ne peut plus arrêter, car ce désir de repartir s’affronte sans arrêt avec ce besoin de retour, ce besoin de se ressourcer vers ce qui est, et reste toujours la base de notre nous-mêmes.

     De la Martinique à la Guyane, de l’Australie à la Chine, de l’Italie à la Malaisie, de la Terre de Feu à l’Amazone et du Pérou à l’Alaska, bientôt quarante ans de voyage, quarante ans de départs et de retours, quarante ans de vagabondage à la poursuite du vent.
     Que reste-il de ces quarante ans, une tête pleine de souvenirs, quelques photos jaunies et quelques histoires à partager avec qui veut bien les lire et les entendre et surtout une poignée d’amis dans les deux hémisphères.

     Quelques contes ou légendes venus d'ailleurs, et voilà ma petite histoire de vagabond.
  

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