jeudi 21 septembre 2023

37 Amazone

                                              Amazone

     Je passais près de quinze ans en Amérique du Sud et pour moi l'Amérique du Sud commence à la Terre de Feu et finit à la frontière des États Unis. Bien sûr on pourra me faire remarquer que le Mexique et tous les pays au nord de Panama font partie de l'Amérique du Nord, mais s'ils font partie de l'Amérique du Nord géographiquement parlant, ils font partie de l'Amérique du Sud de par leurs langages, leurs peuples, leurs traditions et leurs façons de.
     J'ai toujours eu pour l'Amérique du Sud une affection un peu spéciale. J'aime son peuple, sa manière de vivre, sa manière de rire, sa manière de chanter même lorsque tout va mal, sa manière de faire la fête et aussi sa manière de pleurer et de souffrir avec dignité et sa capacité d'accepter les coups durs de la vie.
     Il est évident qu'il y a une différence énorme entre le mexicain américanisé au maximum et l'Argentin qui semble être plus italien qu'un italien. Mais à travers ces différences nous retrouvons un peuple qui a les mêmes racines, les mêmes ambitions et les mêmes rêves. Un peuple au sang chaud, amoureux de la vie et de la liberté, fidèle en amitié, un peuple en majorité de sang indien, mélangé a l'espagnol avec une touche d'Africain et une touche de n’ importe où.
     Durant ces quinze années, je travaillais au Venezuela, au Mexique, en Argentine, en Bolivie et surtout au Pérou et en Équateur. Et s’il est vrai que tous ces pays ont pour beaucoup de gens un parfum d'exotisme et de paradis, il faut bien avouer que la vie de tous les jours y est parfois loin de ces photos idylliques.
     Le Venezuela vous offrira peut être l'essence la meilleure marché du monde, et Chavez vous promettra peut être une vie de rêve dans le futur. Mais en attendant la majorité du peuple vit misérablement, le pays est en partie contrôlé par les syndicats pétroliers corrompus jusqu'à la moelle, les bidonvilles de Caracas sont les plus dangereux du monde et l'insécurité et le vol font partie de la vie quotidienne.
     Au Mexique, la moitié de la jeunesse rêve de passer la frontière des USA ou ils pensent vivre dans l'opulence et ou au contraire ils ne trouveront souvent qu'une autre forme de misère. Dans le nord la population végète sur les terres arides et semi-désertiques du Chihuahua et dans le sud du pays les Chapanicos croient encore en la révolution du commandant Marco et attentent liberté et un style de vie meilleur.
     En Argentine, depuis de nombreuses années chacun se demande où va le pays avec une inflation incontrôlée, un gouvernement instable qui privatise à tout va, et un peso qui hier valait un dollar et aujourd'hui ne vaut plus rien
     La Bolivie cherche encore sa voie, hésitant entre un monde capitaliste et un socialiste extrême, les paysans ne survivant que grâce à la culture de la coca, ce qui vaut au pays la colère des États-Unis.
     Le  Pérou essaye encore d'oublier " le Sentier lumineux " ce groupe de fanatiques impitoyables qui fit trembler le pays durant de nombreuses années, semant la terreur dans les campagnes, forçant les paysans à abandonner leurs terres pour se réfugier en ville où ils ne trouvèrent qu’une sécurité bien aléatoire et qui laissa un nombre inconnu de victimes.
     Et en Équateur, tout le monde fait semblant d'oublier que les forces de la FARC, en Colombie ne sont finalement pas très loin et capable d'entrer dans le pays comme ils veulent et kidnapper ou massacrer qui bon leur semblera avec impunité.
     Et a cela, il faudra bien sûr ajouté que la majorité de ces pays sont encore contrôlés par une poignée d'immenses fortunes trouvant leur origine dans les familles espagnoles du temps de la colonisation. Ignorant complètement la masse populaire en majorité indienne, qui étant de moins en moins retenu par la religion rêvent de révolution et glissent lentement vers un marxisme exagéré.
     Je travaillais beaucoup en Équateur et au Pérou, ou l'absolue totalité de notre travail se passait en Amazonie, généralement il s'agissait de petites missions portables de forage en pleine forêt et bien loin du monde dit civilisé. Et, a tous les problèmes d'insécurité mentionnés plus haut nous ajoutions les serpents multiples, quelques tigres ou pumas, quelques plantes dangereuses, les rivières souvent en crues, les vols journaliers en hélicoptères au-dessus de forêt ou la moindre panne deviendra catastrophe et bien sur les Indiens pas toujours coopérants. 
     Quoi qu'il en soit, j'aimais travailler en Amérique du Sud, soit par stupidité complète, soit par fatalisme irraisonné ou je ne sais quoi d'autre. J'avais décidé une fois pour toutes, d'oublier tous ces bruits qui couraient au sujet de l'insécurité latente de ces pays et de me concentrer tout simplement sur mon travail et les choses qui faisaient vraiment partie de ma vie de tous les jours.
     L'Équateur était, je crois, le pays qui me plaisait le plus, peut-être parce que j'y avais fait ma première mission en Amérique du sud, j'y passais de longs mois et j'y fis une multitude de voyages.
     Un rapide regard sur une carte du relief montrera que le pays est divisé en trois zones bien distinctes, tout d'abord a l'ouest, coincé entre le pacifique et les Andes s’étale une bande de terre d'un peu plus de 100 km connue sous le nom de “la cote“. Puis s'étirant du nord au sud, la chaîne des Andes (ou sierra) étale ses hauts plateaux, ses sommets et ses quelques volcans encore actifs. Et enfin, a l’est de la montagne dégringolant rapidement a quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer s’étalent les basses terres verdoyantes de la forêt amazonienne, connue sous le nom de “l'oriente” (l'Est). La plupart de nos contrats étaient dans la région de l'Oriente, près de la petite ville de Coca sur la rivière Napo, zone qui était le territoire des Indiens Guaranis.  
     La plus grande partie de la population de l’Équateur est depuis toujours installée dans la zone de “  la cote” et dans la zone de montagne. L'oriente était jusqu'à la moitié du vingtième siècle à peine connue et inexplorée et abritait loin du monde une importante population indienne plus ou moins inconnue vivant a la sauvage en bonne entente avec la forêt, guerroyant un peu les uns avec les autres pour l'éternel contrôle du territoire de chasse
     La tribu des Guaranis, qui veut dire Sauvage en langue Quechua, comptait a l'époque une population d'environ quinze cents individus et contrôlais une très grande zone le long du Napo, ayant la réputation d'être parmi les plus sauvages et de n'avoir jamais était vaincus. En 1955, cinq missionnaires américains essayèrent de les contacter et d'entreprendre leur conversion et furent massacrés.
     Vers 1960, du pétrole fut découvert près de la petite ville de Los Agrio, suite a cette découverte  plusieurs compagnies pétrolières américaines commencèrent a chercher dans la région et suite a ces mouvements d'exploration les Guaranis, furent a leurs tour  “découvert " par le monde. Refusant de laisser ces compagnies entrer sur leur territoire ils se battirent a armes inégales contre ces envahisseurs qui détruisaient leur pays, leurs forêts et leurs territoires de chasse. Sous la poussée des compagnies pétrolières les Guaranis s'enfoncèrent un peu plus profond dans la jungle, abandonnant peu à peu la région de Coca ou furent forés et exploités de nombreux puits sans aucun respect de la nature et de l'écologie du pays. Vers les années soixante-dix la recherche de l'or noir battait son plein, plusieurs de mes camarades travaillèrent sur ces projets de recherche et l'un d'eux aimait a raconté qu'il avait failli se faire massacrer par les Indiens au fond de la forêt et ne devais sa vie qu'au fait que l'hélicoptère était arrivé, effrayant ses attaquants qui sans doute n'avait jamais vu d'appareil volant. Puis l'exploration ralentit un peu, la zone redevint un peu plus calme, la ville de Coca grandissait et un immense pipe-line fut construit pour emmener vers la mer le pétrole qui était extrait dans la région. A plusieurs reprises le pipeline cassa, déversant dans la forêt des millions de barils de brut, détruisant des centaines d'hectares de forêt, sans que le monde n'en entendît parler et sans que les compagnies pétrolières responsables ne soit tenue a une quelconque forme de réparation.
     Durant ces quelques années de calme, les Guaranis subirent une très forte et très rapide influence de la part de l'homme blanc. Beaucoup d'entre eux évoluèrent très vite, apprirent l'espagnol, à lire et écrire et s'adaptèrent plus ou moins au style de vie des blancs 
     Aux environs des années quatre-vingt, l'exploration reprit de plus belle. L'évêque de Coca, qui depuis des années était en contact avec les Guaranis et qui avait réussi à apprendre un peu de leur langage et a développer avec eux des relations amicales essaya de s'interposait entre les compagnies pétrolières et ses amis les Indiens. Il obtint d’une compagnie pétrolière un hélicoptère et un délai de quelques jours afin d'essayer de convaincre les Guaranis de ne pas se battre contre les pétroliers et de s'enfoncer un peu plus dans la forêt. Il fut déposé près d'un village où il fut retrouvé quelques semaines plus tard, massacré avec dix-sept lances plantées dans le corps. Bien sûr il n'avait pas eu de chance, beaucoup de Guaranis avaient commencés d’accepter la manière de vivre qui leur était imposée et toléraient plus ou moins les compagnies pétrolières et l'homme blanc, mais le père Labaka eut la malchance d'être confronté à une tribu dissidente et extrémiste. Nous étions en 1987, à peine plus de vingt ans, je débarquais en Équateur en 1989, l'histoire était encore fraîche dans beaucoup de mémoires. 
     Ces  Guaranis, qui il n'y a pas longtemps encore était traités de tueurs par les représentants des compagnies pétrolières, ne faisait bien sûr que défendre un territoire qu'ils jugeaient le leur, fidèles a leurs lois vieilles comme le monde. Il m'est difficile de leurs donner tort, spécialement après avoir vu ce que ces énormes compagnies ont fait sur ces territoires en ayant le culot d'affirmer qu'ils n’avaient jamais triché avec les lois équatoriennes. Chose évidemment facile a dire, puisqu’au fil des années tout un chacun s’est efforcé de s'assurer que ces lois n'existent pas en payant généreusement le pouvoir local. Il n'y a pas si longtemps un guarani expliquait  simplement, " le guarani te tuera peut-être, mais il te tuera face à face avec sa lance, sa machette ou son couteau, mais la compagnie pétrolière se bat différemment en détruisant la forêt, en détruisant l'origine de la nourriture et de la vie, elle te tue en ayant l‘air de ne pas te toucher”
     En contrepartie toutefois, je me souviens encore d'une poignée d'Indiens qui furent formés a la mécanique par mes équipes, de plusieurs malades graves évacués en urgence par nos hélicos et nos bateaux a puissant moteur hors-bord. Je revois les journées de vaccination offerte par la boite, la réparation et parfois même la reconstruction de plusieurs écoles, nos cuisines toujours ouvertes a quiconque passait et avait faim et les multiples dépannages de générateurs, de pompe a eau dans ces villages perdus au bout du monde. Et bien sûr, je n'oublierais jamais le visage de notre jeune docteur essayant de sauver cette fillette de 3 ou 4 ans mordue par un serpent et les cinq heures que nous passèrent à bord d'un bateau ouvert par une nuit d'enfer, sous une pluie battante pour la conduire a l'hôpital. Faible obole bien sûr, qui ne peuvent en aucun cas compenser la destruction de leur style de vie, mais ....     
     Il semble que de nos jours le gouvernement équatorien est finalement décidait d'attribuer a ces tribus des territoires bien précis ou nuls ne viendraient, en principe les déranger. La chose parait évidemment très jolie, mais le problème reste entier, certaines de ces tribus n'ont encore a ce jour presque aucun contact avec le gouvernement il est évidemment presque impossible de les informer ou sont ces zones protégées. De plus, il n'est point nécessaire, je crois, d'attendre que se répète l'histoire pour s'imaginer ce qui se passera dans quelque vingt, trente ou quarante ans si l'on trouve dans ces territoires une richesse quelconque.
     Durant les années 90, je travaillais dans la région de coca, la zone était déjà beaucoup plus calme et relativement sans danger, mais très souvent une de nos équipes en forêt était "attaquée" par un groupe de Guaranis qui venait simplement cherchait de la nourriture. Un ou plusieurs guerriers se présentaient en grande tenue de guerre, ce qui pour eux est simplement une ficelle attachée a la pointe du sexe et qui ensuite est attachée autour de la taille et qui donc maintiendra le pénis plaqué sur son ventre, ce qui évidemment évitera au dit pénis de se balancer de droite à gauche. J’ignore si cet uniforme guerrier est vraiment confortable, mais il a au moins l’avantage de laisser à l’individu toute liberté de mouvement et d’éviter de salir ou déchirer ses vêtements. Une lance de bois a la main, ils réclamaient ceci ou cela, généralement de la nourriture, mais parfois aussi gamelle ou autre instrument de cuisine, leur raisonnement était des plus simple
     " Vos machines font du bruit et font fuir le gibier, à cause de vous, nous avons faim, il est donc normal que vous partagiez votre nourriture "
     Les choses se passaient généralement pas trop mal et sans bagarre, nos équipes étant composés elles aussi en partie d'Indiens et avaient reçu l'ordre de donner sans restriction ce que les Guaranis venaient chercher. L’attaquant laissant même toujours suffisamment de nourriture pour donner au cuisinier la possibilité de nourrir le groupe jusqu’à l’arrivée d’un nouveau ravitaillement.
     Un de nos jeunes chefs de mission décida qu’il était plus que temps que cesse ces attaques qui nous coûtaient très cher, non pas tellement en nourriture, mais en vols d’hélicoptère supplémentaires pour ravitailler nos équipes deux fois au lieu d’une. Il prit donc contact avec les Guaranis et leur proposa de leur livrer chaque semaine de la nourriture directement dans leur camp, ils l’acclamèrent, le remercièrent, se laissèrent photographier a ses côtés et pratiquement l’adoptèrent. La nourriture fut livrée dans leur camp et notre chef se félicita beaucoup de son initiative humanitaire qui allait en même temps nous économiser beaucoup d’argent. Il déchanta très vite, cela ne changea rien au comportement des Guaranis, ils continuèrent de se vêtir de leur tenue de guerriers et de se servir dans nos camps et en plus ils accusèrent l’homme blanc d’avoir une fois de plus menti et manqué a sa parole puisqu’il supprima les livraisons de vivres vers leur camp.   
     Souvent les compagnies pétrolières achetaient leur amitié et coopération a coup de cadeau, valant des fortunes pour eux bien sûr, mais ne représentant rien aux yeux de ces compagnies. Ainsi je distribuais nombre de moteurs hors-bord, qui étaient installés sur leurs pirogues de bois et revenaient quelques semaines plus tard au garage complètement démoli par manque d'un minimum d'entretien. Je me souviens d'un voyage de près d'une journée pour aller dépanner un générateur au fond de la forêt, un générateur presque neuf, mais qui était en panne depuis des mois, provoquant la colère du village qui nous reprochait de leur avoir donné un matériel sans valeur. Je trouvais la panne très rapidement, il s'agissait seulement d'un filtre a gaz oïl sale qui n'avait pas était changé depuis la mise en route de la gêné, a quoi servait de leurs donner du matériel sans l'instruction qui allait avec. A ce jour je crois que cela était voulu, les compagnies désirant les garder inéduqués et incompétent, donc plus facile a contrôler. 
     Je regrette toutefois de ne jamais avoir réussi à lier un contact réel avec un de ces Indiens Guaranis, j'aurais aimé parler, vraiment parler avec eux de leur manière de vivre.
     Lors d’un autre de mes séjours, je travaillais dans la région du Pastaza, près de Puyo, non loin du village de Sarayaku bien connu des touristes de tout pays. Après des années de bagarre et suite a une marche de cinq cents kilomètres à travers le pays, le peuple de       Sarayaku a obtenu en 1992 du gouvernement équatorien, un titre de “ propriété collective “ couvrant un territoire de 254000  hectares, près du fleuve de Bobanza. Le village de Sarayaku est peuplé d'un nombre important d'Indiens éduqués ou intégrés comme on aime à dire ici. C’est une communauté d’environ 2000 âmes dont le sous-sol est suspecté contenir du pétrole. La communauté de Sarayaku a fait savoir au monde depuis longtemps qu’ils ne désiraient en aucun cas d'exploration pétrolière sur leur territoire et qu'ils feraient tout en leur pouvoir pour stopper les recherches.
     Malgré cela la" Compania Générales de Combustibles " ou CGC, une compagnie Argentine servant de front à une grosse boite américaine, décida de pousser sa chance et de faire des recherches sur ce territoire. Mon employeur sous contracta le projet de recherche et en compagnie d'une poignée d’autres techniciens français je me rendis a Puyo par une route absolument magnifique et touristique à souhait.
     Un camp fut construit à proximité de la zone et les opérations commencèrent sans problème dans une zone à proximité du territoire interdit. La communauté de Sarayaku nous fit savoir très poliment que nous n'avions pas l'autorisation d’entrer chez eux et qu'ils étaient prêts à faire tout ce qu'il faudrait pour défendre leurs terres et nous arrêter. Bien sûr l'ordre tomba d'en haut
     " Ne vous inquiétez pas, nous avons toutes les autorisations et la protection des militaires si besoin est, on y va "
     Les gens de la communauté ne nous inquiétèrent absolument pas tant que nous étions hors de leur terrain. A peine avions-nous passé la frontière qu’une de nos machines fut incendiée, la Compania Générale de Combustible n'attendait que cela, l'armée fut alertée, un hélicoptère fut envoyé et une poignée des gens de Sarayaku furent arrêtés et jetés en taule pour le crime d'avoir osé défendre leurs biens personnels, leurs villages et leur manière de vivre.  
     Mais cette fois les choses se passèrent un peu différemment, nous n'étions plus en 1970 et la Compania Générale de Combustible avait affaire a un peuple beaucoup plus éduqué que le Guaranis a demi sauvage, belliqueux et violent. Un certain nombre des dirigeants de Sarayaku font partie d'organisation internationale et ont de nombreux contacts dans le monde et peuvent donc attiré l'attention mondiale vers leur petit territoire. Par peur du scandale national et international, les prisonniers furent rapidement relâchés.
     Mais la Compania Générale de Combustible, refusa d'abandonner et les opérations continuèrent sur ce territoire complètement illégalement, nos équipes eurent à subir de nombreuses attaques, vols de vivres et de matériel, incendies de nos machines, etc. Ces attaquent ne firent jamais de blessés graves, car nos hommes préféraient se laisser faire, étant, je crois, plus du côté de Sarayaku que de la Compania Générale de Combustible. Les difficultés augmentèrent de jour en jour jusqu’à ce qu’une douzaine de nos hommes soit pris en otages et furent maintenus prisonniers pour plus d'une semaine. J'aurais dû être un de ces otages, je ne dois mon salut qu'a une chance inouïe qui fit que j’avais quitté le camp qui fut attaqué, environ une demi-heure plus tôt, et si certains de nos hommes souffrirent un peu de cette détention forcée, personne ne fut blessé.
     Quelqu'un quelque pars décida de faire marche arrière, les otages furent libérés, le matériel fut sorti du territoire de Sarayaku, le camp fut levé et mon employeur abandonna le terrain.
     J'ai entendu dire qu’à ce jour la communauté de Sarayaku se bat toujours contre la Compania Générale de Combustible. Ils refusent de laisser la compagnie faire un seul forage sachant très bien que tant qu'il n'y aura pas forage, nul ne sera sur si il y a vraiment de l'huile en profondeur et tant que nul ne sera sur de l'existence de l'or noir, la Compania Générale de Combustible hésitera à investir les millions nécessaires a prendre contrôle de la région.
     Je n'en veux absolument pas au peuple de Sarayaku pour avoir détruit mes machines et avoir bloqué cette opération, même si j'ai failli être un des otages, je leur souhaite de tout cœur la victoire finale.
     Il est probable qu'un jour ils seront obligés d'ouvrir les portes de leur territoire a l'exploration, mais je crois qu'ils ont compris depuis longtemps que le problème n'est pas tant la recherche de l'or noir, mais plutôt la manière dont cette recherche est faite. Il est plus que temps que les grosses compagnies pétrolières cesse de détruire des zones entières dans le but d'augmenter leurs profits et acceptent d'exploiter les richesses naturelles dans le respect de l'environnement et c'est cela qui n'a jamais était fait en Équateur ou il est encore bien meilleur marché d'acheter un membre du gouvernement que de faire les choses comme elles se doivent.
     Outre la disparition et la destruction d'une manière de vivre de nombreuses tribus indiennes, ces compagnies portent aussi la responsabilité de millions d'hectares détruits ou pollués en Amazonie   

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